Enseignements sur l’amour

Guérir, transformer et de donner un sens profond à notre vie

Extraits d’un livre de Thích Nhất Hạnh

Thich Nhat Hanh un moine bouddhiste vietnamien qui a fondé le village des pruniers
Thich Nhat Hanh est un moine bouddhiste vietnamien qui a fondé le Village des Pruniers en Dordogne.

Le bonheur n’est possible que si l’amour est authentique. Le véritable amour a le pouvoir de guérir et de transformer la situation et de donner un sens profond à notre vie.

Les quatre états illimités

«Pratiquer l’esprit d’amour incommensurable met fin à la colère dans le cœur des êtres vivants. Pratiquer l’esprit de compassion incommensurable met fin au chagrin et au tourment dans le cœur des êtres vivants. Pratiquer l’esprit de joie incommensurable met fin à la tristesse et au chagrin dans le cœur des êtres vivants. Pratiquer l’esprit d’équanimité incommensurable met fin à la haine, à l’aversion et l’attachement dans le cœur des êtres vivants.» Nagarjuna, philosophe bouddhiste du IIème siècle

L’amour (maitri)

Pratiquer le regard profond et l’écoute profonde permet de voir, de comprendre les besoins, les aspirations et la souffrance de ceux que nous aimons. Nous avons tous en nous des graines d’amour. Et nous pouvons développer cette source d’énergie merveilleuse en nourrissant un amour inconditionnel qui n’attend rien en retour. Dès l’instant où l’on comprend profondément quelqu’un, même s’il nous a fait du mal, on ne peut s’empêcher de l’aimer.

La compassion (karuna)

La compassion est l’intention et la capacité de soulager de transformer la souffrance d’une autre personne. Mais nous n’avons pas besoin de souffrir (com-avec et passion-souffrir) pour apaiser la souffrance d’autrui. Nous devons être conscients de la souffrance, en gardant notre clarté, notre sérénité et notre force afin de pouvoir contribuer à transformer la situation. Avoir suffisamment de compréhension, de calme, et de force permet de ne pas se laisser submerger par la souffrance. On peut alors sourire à la souffrance car on sait comment en prendre soin et l’aider à se transformer.

La joie (mudita)

La joie envers soi-même et pour la personne aimée. C’est le bonheur que l’on ressent lorsque les autres sont heureux. C’est une joie faite de paix et de contentement. La joie est pour tout le monde.

L’équanimité (upeksha)

Ou non-attachement, non-discrimination, égalité d’esprit, lâcher-prise. Si votre amour contient de l’attachement, il n’est pas véritable.

Méditation sur l’amour

La pratique de la méditation de l’amour

C’est un peu comme creuser profondément dans la terre jusqu’à et trouver de l’eau pure. «Que je sois en paix, heureux et léger de corps et d’esprit. Que je sois en sécurité et à l’abri de tous les préjudices. Que je sois libéré de la colère, des afflictions, de la peur et de l’anxiété.»

Pour apporter l’harmonie, la réconciliation et la guérison en soi, il faut commencer par se comprendre soi-même. Le regard profond et l’écoute attentive, l’examen de notre territoire, tout cela constitue le début de la méditation de l’amour.

Regardons notre corps pour voir s’il est en paix : « Comment est mon corps en ce moment ? » En inspirant et en expirant, nous visualisons notre visage, poumons, nos reins et tous les organes de notre corps, en prenant le temps d’amener ces détails à notre conscience. Nous regardons notre cœur pour voir s’il est en paix ou souffre d’une maladie. Par la suite, nous ferons en sorte de manger, de pouvoir et d’agir de façon à faire preuve d’amour et de compassion envers notre corps.

Ensuite nous observons nos sensations : agréables, désagréables ou neutres, peu importe. Nous touchons les éléments merveilleux, heureux et vivifiants et porteurs de guérisons qui sont déjà en nous et dans le monde.

Puis nous méditons sur nos perceptions : soyons attentifs à voir les fausses perceptions qui nous font souffrir. Posons-nous la question : «Suis-je sûr ?»

Puis nous passons à l’observation de nos formations mentales : observons les tendances en nous. Dans quelle mesure sommes influencés par notre conscience individuelle et par la conscience collective de notre famille de nos ancêtres et de la société ?

Enfin nous regardons notre conscience : c’est un champ contenant toutes les sortes de graines, des graines d’amour, de compassion, de joie et d’équanimité mais aussi des graines de colère de peur d’anxiété.

Vivre en paix

Nous avons besoin d’être conscients de nos tendances, nos énergies d’habitude, de façon à pouvoir mieux contrôler. C’est la pratique du soin préventif. Nous regardons profondément la nature de nos sensations afin d’en trouver les signes et de voir quelle sensation en besoin de transformer. Puis nous nourrissons celle qui apporte paix, joie et bien-être.
«Puissé-je apprendre à me regarder avec les yeux de compréhension et de l’amour. Puissé-je reconnaître et toucher des graines de joie et de bonheur en moi-même. Puissé-je identifier et voir les sources de colère, d’attachement et d’illusions en moi-même.»

La colère

Les paroles dites sous la colère blessent en premier lieu celui est en est l’auteur.
«J’inspire et je sais que je suis en colère. J’expire et je sais que la colère est en moi. Je te salue, colère vieille amie». Posez-vous la question : «Pourquoi suis-je en colère ? D’où surgit-elle ?» Tout ce que vous découvrirez, c’est qu’elle a ses racines dans votre conscience du tréfonds, dans des graines qui sont déjà là, des graines de colère, d’illusion, de fierté, de suspicion ou d’avidité. L’autre personne n’est qu’une cause secondaire. La prochaine chose que vous verrez, c’est que l’autre souffre aussi. La compréhension est la clé, puis grâce à la pleine conscience et à la compréhension, on peut transformer sa colère.

Nourrir les graines du bonheur

«Puissé-je savoir comment nourrir les graines de joie en moi chaque jour.
Puissé-je vivre avec fraîcheur, solidité.
Puissé-je me libérer de l’attachement de l’aversion et de l’indifférence.»

Arroser de joie et de bonheur les graines dans notre conscience du tréfonds. La joie et le bonheur sont la nourriture de notre être. Le sentiment de joie a la capacité de transformer les sentiments de souffrance et de douleur.

Chaque matin, nous nous consacrons une nouvelle fois à notre chemin afin de ne pas nous en écarter. Le soir, avant d’aller se coucher, passer notre journée en revue pendant quelques minutes. «Ai-je vécu dans la direction de mes idéaux aujourd’hui ?» Le matin au réveil prendre la décision de faire des pas solides dans la direction de nos idéaux. Contentez-vous de vous regarder pour voir si vous allez dans la direction que vous chérissez.

L’amour véritable

Le véritable amour est fait de respect

Mari et femme se respectent toujours comme des invités honorés. Passion, mais aussi compréhension et confiance. Lorsque la passion diminue, l’amour profond et solide augmente. Vous comprenez votre partenaire et vous ressentez une immense gratitude.

  • Aimer c’est être là : «Je suis là pour toi».
  • Reconnaître la présence de l’autre : «Je sais que tu es là et j’en suis très heureuse».
  • Ecoute profonde et parole aimante : «Je sais que tu souffres et je suis là pour toi».
  • Savoir mettre sa fierté de côté : «Je souffre, s’il te plait, aide moi».

Quand une nouvelle relation démarre, vous vous sentez enthousiaste. Tout est merveilleux. Mais parfois vous ne comprenez pas très bien, vous avez construit une belle image que vous avez projeté sur vote partenaire et voilà que vos illusions disparaissent et que vous découvrez la réalité. C’est le choc. Le manque de compréhension est à la base de chaque formation interne.

Notre esprit du mal à accepter mon sentiment négatif comme la colère, la peur et le regret de conscience. Nous créons les mécanismes de défense élaborés pour nier leur existence, mais ces sentiments perturbateurs essaient toujours de faire surface.

Pratiquer l’art de reconnaître un nœud au moment où il se forme et l’art de le dénouer. Quand les deux partenaires sont encore légers et qui n’ont pas formé beaucoup de nœuds, la pratique n’est pas difficile. Il faut arroser les fleurs en lui sans lui apporter de nouveaux déchets.

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