La vie d’un stage de méditation, récit d’un stage de méditation pleine conscience en Drôme



Dans le petit salon de la Clé de Sol, 12 femmes me regardent. Sur les visages, je lis l’enthousiasme, la joie d’être là, la fatigue, parfois aussi un peu d’appréhension. Nous sommes rassemblées pour vivre un stage de méditation pleine conscience. 

Une immersion de 2 jours et demi sur le thème de la bienveillance et de l’autocompassion. L’introduction est surtout là pour nous accorder, comme un corps d’orchestre avant de jouer sa musique.

Hébergement La Clé de Sol en Drôme
Bienvenue à la clé de Sol, un lieu d’accueil qui se définit comme un relais de conscience

Notre premier dîner est une rencontre avec la cuisine d’Aurélie. De la beauté dans l’assiette, de la saveur et de la joie pour les papilles, Tous les produits sont bios et hyper locaux, le maraîcher habite au coin de la rue, le boulanger vient du village voisin. Je suis à chaque fois surprise par la créativité de la cuisine végétarienne. Les épices amènent du goût, de la couleur mais aussi du soin. C’est notre parti prit pendant ce stage, sensibiliser à la façon dont l’alimentation peut soutenir notre énergie, nous nourrir sur le plan physique mais aussi sur des niveaux plus subtils.

Nous avons échangé et décidé de proposer des expériences. D’éviter, par exemple pendant les pauses (le matin notamment), les habituels petits gâteaux secs servis dans ce genre de stage. Ou encore, de décaler le sucré du salé, en proposant de servir le dessert quelques heures après la fin du déjeuner. Enfin, d’essayer une assiette complète dans une optique d’équilibre de la médecine ayurvédique.

Grandes tablées sous les arbres dans le jardin extérieur pour les repas pendant le stage de méditation
La météo de notre stage de méditation fut magnifique. Nos repas se font dehors sur de grandes tablées.

Le cercle d’ouverture du stage de méditation offre à chacune un temps pour se présenter et dire pourquoi elle est là. Si beaucoup viennent des environs de Valence, d’autres ont traversé la France entière pour se joindre à nous.

Accompagner un groupe qui va vivre ensemble pendant 2 jours et demi est une première. Même si j’ai déjà animé de très nombreuses formations de plusieurs jours, je mesure la pression que je me mets, à mon mal de crâne. En ce début de stage de méditation, je suis concentrée sur ce que j’ai envie de transmettre et je goûte ma vulnérabilité. Je ne sais pas ce qui se va se passer, ni comment.


Reliée à chaque personne, je mesure parfois les attentes importantes. Le groupe est en train de naître. Je suis touchée par la confiance que me témoignent ces femmes et émerveillée de la force de l’humain quand il se vit dans l’authenticité et le cœur.

Pour cette « première fois », le groupe est un soutien, le lieu aussi. En préparant la salle est en ouvrant un espace sacré pour le déroulement, tout est en place. Les énergies sont harmonieuses, on se sent bien, on peut se poser.

Je sens dans de multiples détails et petites attentions l’expérience de ce lieu d’accueil. Être dans un contexte collectif de chambre partagée est déjà un défi pour beaucoup. Celle qui dort mal en ce moment, celle qui ronfle, celle qui aime se coucher tard où se lever tôt, celle qui veut ouvrir la fenêtre ou au contraire préfère fermer pour les moustiques… Chacune a ses habitudes et c’est bien normal !

Salle de méditation pour le stage de méditation en Drôme
Salle de pratique pour notre stage de méditation dans la Drôme sur la bienveillance et autocompassion.

Au moment où le stage commence, je sais qu’il est inutile de chercher à regarder tout mon travail de préparation. Il est en moi et je le fais vivre en fonction de ce que le groupe demande. Le stage est un espace de cocréation ou j’initie une impulsion et selon la façon dont cela résonne avec les personnes, les échanges se poursuivent. Les échanges sont la sève de la vie du groupe. 

La force d’un stage vient dans ce que chacun peut amener individuellement avec authenticité.Dans ce qui se dépose, parfois dans les larmes. Tout a sa place et tout est nécessaire. Beaucoup sont bouleversées avec le premier exercice. Certains morceaux de vie reviennent et réveillent des souffrances.


Dans l’espace d’un stage, on peut faire tomber les masques et enfin les laisser sortir. Dans la vie réelle, parfois il faut faire face et continuer à avancer même si on a mal. Alors on se blinde et on anesthésie. Dans un stage, où on vient travailler tout autant sur le corps pour dénouer des tensions, que sur des émotions enfouies en nous que nous remettons en circulation pour qu’elles s’évacuent ou se transforment. Le cheminement est parfois difficile, mais il est aussi libérateur.

Chacun vit le stage à sa façon. Comme si l’on nageait dans un océan, on peut rester à la surface, plonger dans les profondeurs, selon nos besoins, notre vie et ce qui est prêt pour nous.


Dans tous les exercices que nous abordons, des méditations au travail corporel et aux temps d’échanges, je suis frappée par la qualité de la confiance, l’écoute, les liens qui se tissent.


Je ne sais jamais ce que je vais dire dans les minutes qui suivent. Il y a une nécessité pour moi de lâcher-prise sur l’envie de contrôle pour que les choses se passent comme ceci ou comme cela et d’être totalement dans le moment présent. Le groupe a sa vie propre et c’est ce qui me touche dans cet accompagnement.

Chacun d’entre nous vit et traverse des moments difficiles dans sa vie. Nous rencontrons tout autant la tristesse que la beauté, la joie, l’amour. Nos vies rassemblent tout un ensemble d’états d’être. Nous pouvons apprendre à renforcer certains états d’être et les cultiver pour qu’ils puissent devenir des ressources et aussi à regarder avec bienveillance les états d’être plus difficiles, en essayant d’éviter de les juger ou de les critiquer. 

La compassion est une attitude de non résistance à ce qui est. C’est aussi une façon d’être avec toutes les parts de nous, y compris celles dont nous ne sommes pas toujours fier. Connaitre notre ombre et notre lumière fait de nous des êtres complets. 


Dans ces échanges cœur à cœur où une personne livre un morceau d’existence, l’écoute ne fait pas disparaître la souffrance, mais elle lui permet d’être vue et accueillie sans la fuir parce qu’on a peur d’elle. C’est suffisant pour que les émotions se remettent en circulation et que le cheminement intérieur se fasse.

Peu à peu, je vois les sourires remplacer les larmes de certains visages et la beauté de chacune rayonner. 

Le stage est comme un morceau de tissus de notre vie que nous venons de tisser. Ce ne sont peut-être quelques centimètres, mais c’est déjà beaucoup. Chacune a son rythme s’éveille. 

Participantes au stage de méditation en Drôme avec Marie-Caroline de Baecque
Le groupe du stage de méditation.