Quand on commence à vouloir changer de vie, le premier pas est de regarder autour de soi. Qui peut m’inspirer ? Découvrir des parcours de vie. Poser des questions. Être à l’écoute de ces personnes qui ont osé tout lâcher ou prendre un tournant radical. Car une simple discussion peut être une prise de conscience et un enseignement.
Conférences, rencontres, séminaires… Découvrez les personnes qui m’ont inspirée.
Frank Ostaseski est un enseignant bouddhiste et un leader dans le domaine des soins de fin de vie.
Quel regard sur le processus de mort?
Le patient pris dans le processus de mort nous propulse au-delà d’un soi conventionnel. La personne qui meurt a envie d’avoir en face d’elle quelqu’un qui maîtrise et donne des réponses à ses questions sur sa maladie ou ce qui l’emporte. Il est aussi important de lui donner du sens. Le troisième territoire est celui du mystère, du lien au spirituel (sans obligatoirement impliquer un lien religieux). Le processus de mort permet de découvrir les choses et se défaire de ses voiles et de ses croyances. C’est un processus ultime de transformation.
Comment accompagner?
Il existe une pratique zen qui propose d’écrire un poème le jour de sa mort et d’y mettre les valeurs essentielles pour nous. Il n’y a pas une unique façon de mourir, ni une façon d’accompagner. Souvent, on sous estime le pouvoir de la présence humaine, or c’est le moins intrusif et le plus à même de soulager.
« Restez présent face à la souffrance. Restez dans la pièce, même lorsque cela commence à devenir difficile« .
Il y a beaucoup de peurs de la souffrance lors du passage. Le contact avec la souffrance et son respect est le socle de la compassion. Le corps est très attaché à la vie. Même si l’esprit est prêt, il ne gouverne pas tout. Le corps contient, le corps soutient.
Qui accompagne qui?
Les mourants soutiennent souvent les vivants alors qu’on pourrait penser que c’est l’inverse. La force intérieure du soignant lui permet de rester avec ce qu’il cherche à fuir.
L’enseignement ne vient pas des diplômes mais de la vie. Chacun d’entre nous apprend de nos vies ce qui compte pour lui. Avoir envie de partager suffit. Une personne mourante nous fait le cadeau de son partage. Comme un «gardien de sagesse», c’est une forme d’héritage qu’il faut honorer. Tout est le support d’un éveil.
Qu’est-ce que je peux faire de plus?
Nous ne sommes pas responsable de l’autre. Il ne s’agit pas de faire plus ou de donner plus mais simplement d’être et cela même suffit. Parfois il y a trop de douleur et c’est trop difficile à ce moment là de sa vie de s’ouvrir à sa douleur. L’important pour l’accompagnant est d’ouvrir un espace. De proposer et attendre. Dès que l’on donne un peu d’espace, les choses peuvent de déployer et se montrer. Ou pas.
Quelle relation entre la souffrance et la compassion?
Nous sommes très habile à éviter la souffrance. Peu de gens demandent: « Comment vas-tu ? » Ils demandent plutôt « Quelle température as-tu? » « As-tu fait tes exercices? » « Sur une échelle de 1 à 10 comment tu situes ta douleur? » Si on est trop focalisé sur la résolution de problèmes, la personne finit par s’identifier au problème et le soignant ne fait plus que des gestes techniques.
La présence de la compassion nous aide à demeurer avec jusqu’à ce qu’une vérité plus profonde puisse émerger. La compassion n’est pas être gentil ou donner de bons conseils, c’est découvrir qui nous sommes vraiment dans la présence à l’autre. Dis-moi de quelle façon tu fais l’expérience de la compassion ?
Ouvrir son cœur en gardant un dos fort
Un soignant a toujours envie de transmettre beaucoup d’amour. C’est la base du soin. Souvent, le soignant offre son dos en déplaçant le patient. Il se «casse le dos.» Il est important d’ouvrir son cœur. Un dos fort et un devant tendre et non l’inverse.
Créer un pont
Quand il y a un pont entre le patient et nous, qu’est-ce qui va nous donner la force de remplir le vide ? L’amour et l’abandon. Il est important pour le soignant d’être à l’écoute et pratiquer la pleine conscience : Reconnaître la souffrance, la douleur et pouvoir nommer les choses. Lâcher-prise : éviter de rentrer en lutte avec la souffrance. Simplement accepter qu’elle est là, maintenant. Contenir : il est inutile de projeter à l’extérieur sa colère. Recadrer : voir que la présence de la colère est une opportunité. Recevoir : le ressenti complet et les effets du ressenti.
Quels sont les défis pour les soignants?
Le burn-out : le stress cumulé. Une demande répétitive avec non prise en compte des besoins et perte de sens de sa mission. 60 % des soignants rencontrent ce problème. Traumas secondaire : dysfonctionnement qui résulte lorsqu’on a longtemps été exposé à la souffrance des autres. On ne peut pas être exposé au quotidien à la mort, à la maladie, à la souffrance, sans être affecté. Détresse morale : savoir ce qu’il faut faire et ne pas pouvoir le faire (hiérarchie, organisation). L’hostilité horizontale la première cause du burn out. Violence structurelle : attentes irréelles de la part de l’équipe soignante. Il est dangereux de se réfugier derrière les check-lists comme dans les avions. Il est important de mener une réflexion sur le sens du service.
La rencontre avec une personne en fin de vie est comme une danse. La beauté émerge quand on se laisse impressionner par l’autre, sans filtre, sans décodage, sans pensée. Alors on accepte sa vulnérabilité, les « je ne sais pas ». La rencontre se fait toujours entre deux enfants, deux enfants parfois blessés, deux enfants qui ont des peurs, deux enfants qui peuvent être sur la défensive. Permettons-nous de reconnaître dans la rencontre l’être humain à part entière.
Récit d’un séminaire au Lérab Ling, un centre de retraite bouddhiste près de Montpellier
Pour la première fois en France, sont réunis au centre bouddhiste près de Montpellier, le Lérab Ling, les plus grands experts internationaux en médecine, neurosciences et bouddhisme pour présenter les dernières recherches sur les bienfaits de la compassion et ses applications tant dans le contexte médical que dans la vie quotidienne.
Compassion, empathie, altruisme, bonté
La compassion est souvent confondue avec d’autres modes de relation à l’autre tel que la sympathie, l’empathie, la bonté et l’altruisme.
Sympathie
La sympathie est un mode de rencontre avec autrui qui naît de manière spontanée en réponse à une attraction affective.
Empathie
L’empathie est un mode de connaissance d’autrui basée sur la perception de son besoin qui permet de se mettre à la place de l’autre tout en restant conscient de la différence entre soit et l’autre. L’empathie n’est pas forcément morale. Les plus grands tortionnaires sont des gens très empathiques. L’empathie est la porte qui ouvre sur la compassion.
Compassion
La compassion est un élan vers autrui qui prolonge l’empathie qui n’est possible que si l’on est en contact avec sa propre souffrance, capable de percevoir la souffrance de l’autre, le cœur ouvert, avec l’intention solidaire de soulager sa peine.
Altruisme
L’altruisme est une attitude généreuse qui se manifeste sans rien attendre en retour, dans le seul souci d’autrui, en faisant passer ses propres intérêts après ceux de l’autre. C’est une attitude indispensable à notre survie individuelle et collective.
La thérapie fondée sur la compassion, un modèle évolutif
Conférence de Paul Gilbert
Paul Gilbert est psychologue, fondateur de la thérapie fondée sur la compassion (CFT : compassion focused therapy)
La relation entre la compassion et l’évolution du comportement qui prend soin, soutient et encourage joue un rôle majeur dans la régulation du traitement et du sentiment de menace. L’évolution de l’attachement et des motivations pour prendre soin de l’autre, ainsi que des émotions qui leur sont affiliées, facilitent le développement de l’intelligence sociale d’où jaillit la pleine compassion.
Il y a deux psychologies de la compassion : d’une part l’investissement qui implique l’attention, l’ouverture, la sensibilité à la détresse, la tolérance à la détresse et l’empathie, et d’autre part le soulagement et la prévention qui implique le soin attentionné, la réflexion, le ressenti, l’entraînement sensoriel et le comportement.
Les pratiques fondamentales utilisées dans la thérapie basée sur la compassion sont : la respiration apaisante, le centrage dans le corps, un travail de développement du « soi compatissant ». Le lieu de résidence de ce soi compatissant se trouve au centre de notre mandala personnel. Il est l’autorité intérieure qui nous aide à contenir et réguler les aspects difficiles de nous-mêmes comme notre colère ou notre anxiété.
Corrélation neuronales entre compassion et équanimité chez les méditants expérimentés
Conférence du Dr Antoine Lutz
Dr Antoine Lutz est directeur de recherche à l’INSERM. Il étudie, avec son groupe de recherche, les bases neurophysiologiques des états de méditations de pleine conscience et l’impact de ces pratiques sur la conscience, l’attention, la régulation des émotions et la perception de la douleur.
Des recherches ont montré que les comportements altruistes étaient présents à la petite enfance. Il semblerait que l’altruisme soit innée chez l’humain. Elle peut se développer par la suite de l’éducation.
La compassion a un impact sur la santé. S’entraîner à la compassion permet de changer certaines connexions neuronales dans le cerveau.
Développer la compassion permet de développer une plus grande capacité à l’empathie, à ressentir l’état de l’autre et permet une ouverture de l’esprit et du cœur sans se laisser entraîner par le ressenti émotionnel, où la souffrance de l’autre.
Développer la compassion permet de se réguler et éviter le burn out.
Cultiver présence et compassion envers soi-même
Conférence de Christine Longaker
Christine Longaker est auteure et donne des formations dans le monde entier sur la prise en charge des mourants.
Comment développer l’attitude des soignants et travailleurs sociaux à l a présence et à la compassion ?
La présence pleine de compassion est une façon d’être
Elle résulte d’un entraînement à l’attention et à la conscience ou la compassion aimant s’applique à nous-mêmes et nous relie à la paix profonde et la beauté fondamentale qui réside au cœur de notre être. Plutôt que de donner de la compassion aux autres, ce qui engendre déceptions et épuisement, il s’agit avec cette approche de se nourrir soi-même en se reliant un autre aide intérieure, notre authenticité et notre intention altruiste. Quand les professionnels de santé apprennent à incarner la présence de compassion en écoutant et en soutenant les autres, il découvre que tout devient sans effort et d’une efficacité surprenante. En intégrant une attitude de présence compassionnelle à leur quotidien, ils éprouvent un sentiment de renouvellement et de complétude.
La présence pleine de compassion, c’est apprendre simplement à être avec une attention compatissante, un cœur ouvert et la profonde conviction que dans cet espace, ce qui se doivent se relier à leurs propres ressources intérieures de force, de sens d’espoir.
Compassion et vie quotidienne
Conférence de Ringu Tulku Rinpoché
Ringu Tulku Rinpoché est un grand maître de l’école Kagyüpa du bouddhisme tibétain.
Le mot compassion à une connotation négative : souffrir avec. Le sens profond du mot est méconnu.Dans nos sociétés modernes, on se met une pression d’exigences et de perfection. La compassion commence par soi-même. Je suis ce que je suis, ni meilleur, ni pire. Il n’y a que des différences. Bien sûr que je peux m’améliorer, mais déjà, je m’aime tel que je suis que ce soit bien ou mal. Mon humeur ou l’humeur des gens ne qualifie pas ce que je suis. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas porter attention aux opinions des autres mais simplement relativiser.
La compassion est une pratique que l’on entraîne étape par étape. C’est bon pour moi d’être utile aux autres. Le sentiment de culpabilité de ne faire pas des choses pour les autres ou à l’inverse de se sentir bien d’être utile, n’a pas sa place. La compréhension de la compassion est liée à la compréhension du lien. Ce n’est pas moi ou et eux ou moi pour eux, c’est nous.
L’être humain de par sa nature avec une grande capacité à se concentrer sur le négatif et oublier le positif. L’entraînement le plus important est de se concentrer sur les sentiments émotions action tout ce qui est positif dans ma vie plutôt que de me concentrer sur ce qui ne va pas. Apprendre à se concentrer sur le positif permet d’équilibrer nos vies.
La compassion au cœur de l’accompagnement thérapeutique des épreuves de fin de vie
Conférence du Dr Christophe Fauré
Christophe Fauré est est psychiatre et psychothérapeute, spécialisé dans l’accompagnement des Ruptures de Vie : deuil, maladie grave et fin de vie, séquelles
Les épreuves de vie, telle la maladie grave, la fin de vie, le deuil, sont des moments d’intense souffrance où la compassion n’est plus une option ou une simple posture : elle devient une absolue nécessité.
Au-delà de la relation de soignants à patient, quelque chose d’infiniment subtile se passe dans le tréfonds du cœur de chacun, soignants et soigné, un cœur à cœur qui touche à son essence même et met en résonance sa nature fondamentale. Si ce mouvement n’est pas nécessairement conscient de la part de la personne malade, en souffrance ou en deuil, il gagne à le devenir chez la personne qui prend soin, en l’invitant à le cultiver activement en elle-même, en pleine conscience.
Ainsi, alors, lorsque le soignant fait un effort pour développer en lui-même la conscience de sa nature fondamentale, il peut aider la personne en souffrance à se révéler à elle-même dans son essence. Cette connexion intime peut s’avérer thérapeutique tant au niveau physique qu’au niveau spirituel. L’accompagnement peut devenir alors un chemin implicite d’éveil.
Présence à soi, présence à l’autre
Conférence du Dr Thierry Janssen
Thierry Janssen, médecin, chirurgien devenu psychothérapeute, est spécialisé dans l’accompagnement des malades. Il enseigne une médecine humaniste et responsable au sein des hôpitaux et des facultés de médecine.
La relation thérapeutique est une rencontre et il n’existe pas de rencontres sans véritable contact avec l’autre. Or, comment établir un véritable contact avec l’autre si l’on n’est pas en contact profond avec soi-même? C’est dans la réponse à cette question que réside le secret d’une relation thérapeutique vraie et efficace.
En tant que soignant, il faut pouvoir développer un espace intérieur pour devenir pleinement conscient de ce qui se passe en nous, physiquement, émotionnellement et intellectuellement.
Respirer, rester centré et bien ancré dans notre corps, à l’écoute de nos sensations, en adoptant une attitude qualifiée de méditative. Ne pas tomber dans le piège de la volonté de performance mais développer une qualité de présence.
Rencontrer l’autre en évitant d’échafauder des théories à propos de notre vie mais en percevant l’espace intime entre lui et nous, en se laissant informer par nos perceptions.
Être avant de faire. Cette attitude est difficile cultivée dans nos sociétés contemporaines où l’individu est valorisé à travers ses compétences et ses performances. Pourtant, plus notre qualité de présence à nous-mêmes est grande, plus nos de capacités intuitives, notre empathie et notre aptitude à la compassion augmentent.
Le regard bienveillant que nous posons sur l’autre devient une force de guérison. Cela n’est possible que si nous sommes capables de bienveillance et de compassion envers nous-mêmes. Il convient d’apprendre à faire taire la voix du juge intérieur qui nous empêche être simplement présent et l’écoute de qui nous sommes et de ce qui se passe en nous. Notre corps est le principal outil de la relation thérapeutique.
Compassion pour soi et bien-être
Conférence de Kirsten Neff
Kirsten Neff est professeur associé au département de psychologie de l’éducation de l’université du Texas à Austin. Elle conduit de nombreuses recherches sur l’auto-compassion.
La compassion pour soi-même consiste à faire preuve envers soi-même de bienveillance, comme nous le ferions pour un ami ou un être qui nous est cher. Plutôt que de nous juger et de nous étiqueter comme bon ou mauvais, la compassion pour soi-même consiste à considérer avec bienveillance les êtres humains imparfaits que nous sommes et à apprendre à faire face aux inévitables difficultés de la vie avec davantage de présence et d’aisance.
La compassion pour soi-même nous invite à procéder aux changements nécessaires dans notre vie, non parce que nous sommes nuls ou inadaptés mais par ce que nous prenons soin de nous-mêmes et voulons réduire notre souffrance. Faire preuve de compassion pour soi-même renforce le bien-être psychologique. Cela n’a rien à voir avec auto apitoiement ou complaisance. Cela n’affaiblit pas davantage notre motivation inchangée ou à atteindre nos objectifs.
Apprendre à se soucier d’autrui : perspectives scientifiques et individuelles sur les bienfaits de l’entraînement de l’esprit
Conférence de Clifford Saron
Clifford Saron est un neuroscientifique bouddhiste spécialisé dans l’entraînement de l’attention et de la régulation des émotions.
Les processus de l’attention, de l’émotion et de la physiologie se trouvent modifiés au fil de trois mois d’entraînement intensif et constant au calme méditatif, en cultivant l’intérêt bienveillant, par la pratique de l’amour tendresse, de la compassion, de la joie empathique et de l’équanimité.
Une importante équipe internationale a fait appel à des mesures scientifiques qui comprennent des paradigmes établis de la neuroscience cognitive et affective, des biomarqueurs du stress et de l’affiliation, des études d’électroencéphalogramme, de la psychophysiologie automatique, des expressions faciales de l’émotion, des instruments d’auto évaluation, des rapports oraux et écrits de l’humeur quotidienne, et l’analyse thématique d’entretiens structurés.
Nos découvertes initiales apportent la preuve d’améliorations dans les qualités d’adaptation psychologique et les aptitudes liées à la perception et à l’attention.
Des changements dans l’activité cérébrale au cours de la méditation. Des améliorations dans la maîtrise des réactions habituelles. Des changements dans la réponse émotionnelle à la souffrance humaine perçue. Des changements dans les biomarqueurs associés au stress et à la réparation cellulaire en lien avec des changements psychologiques.
Ces découvertes montrent combien les effets de cette expérience d’une retraite de trois mois ont une portée extrêmement large.
Compassion dans le monde du travail
Conférence de Emma Sepalla
Emma Seppala – Directrice associée du centre de recherche sur la compassion et l’altruisme de l’université de Stanford
La recherche montre que le lien social est un besoin humain fondamental. Nous assistons cependant actuellement à un déclin du lien social et des moments humains sur le lieu de travail. De nouveaux développements de la recherche sur la compassion montrent les bienfaits et les profits qu’une organisation peut retirer de la mise en œuvre de valeur de compassion.
Récit d’une conférence avec Matthieu Ricard et Christophe André
Matthieu Ricard : Altruisme et compassion
Matthieu Ricard est moine bouddhiste, photographe, écrivain.
L’altruisme : un enjeu majeur pour notre société
La planète à une grande force de résidence. Mais depuis 1950, toutes les limites d’exploitation sont franchies, il y a une grande accélération et il devient impossible de ne pas être au courant. Il ne s’agit plus de scénario catastrophe.
La question cruciale est : «Comment faire face aux impératifs économiques et prendre en compte les impacts sociaux et environnementaux?» La compassion commence à intéresser des hommes d’affaires et semble au contraire très réaliste. Elle implique une notion de co-responsabilité, même s’il s’agit des générations qui nous suivent.
Développer la compassion
Il faut oser développer et cultiver la gratitude, surtout avec les jeunes enfants. Il faut oser des interventions dans les écoles. Il faut oser dire que l’altruisme est bon pour nos sociétés, que ce n’est pas irréaliste, ou naïf et encore moins un luxe. L’obstacle principal de l’altruisme est la peur.
Karen Armstrong contribue à développer la compassion dans le monde. Elle est à l’origine de la «Charte de la compassion» diffusée depuis 2008. Pour elle, la compassion est une force qui peut aider à faire tomber les barrières, à établir une économie équitable et à instaurer une paix planétaire.
La compassion n’est pas un bon sentiment, mais une façon d’être en empathie, d’être en résonance avec l’autre et sa différence et de constituer un espace pour lui dans notre esprit et notre cœur.
En arabe le mot compassion signifie la matrice en référence à l’amour maternel. L’amour maternel est difficile, la mère est responsable de l’enfant à chacun instant. Elle met de côté ses propres besoins pour comprendre l’enfant et même quand il la déçoit, la mère ne l’abandonne pas.
Découvrir ce qui vous fait souffrir et refuser d’infliger la même souffrance à autrui. Nos ennemis éprouvent aussi de la souffrance.On refuse souvent de reconnaître sa propre douleur alors on ne peut pas reconnaître la douleur des autres. Le défi est d’incarner dans l’action la compassion. Elle n’est pas forcément mise en place dans les religions.
Ce qui créer souvent notre chagrin est notre préoccupation de nous-mêmes. Le premier point de vigilance est la façon dont nous parlons les uns avec les autres. Comme si on pouvait résumer l’extraordinaire d’un être humain en lisant de façon péremptoire : «Il est toujours comme cela» ou «Le problème avec elle est que…» Que savons-nous vraiment de cette personne? Que savons-nous de son enfance? De son histoire? Voir la beauté dans l’autre, namasté: «Je te vois». Se souvenir que l’on connaît si peu sur cette personne assise à côté de nous. Evitons de projeter notre histoire mais et prenons en considération l’histoire de l’autre: vous ne savez pas ce qu’il a vécu. Tout le travail de compassion est d’agir ainsi y compris (et surtout) pour les gens que nous n’aimons pas. Ce n’est pas avec ses amis que l’on fait la paix, c’est avec ses ennemis.
Il faut aller à la rencontre des autres qui nous confrontent à notre humanité. Se frotter aux gens et apprendre de nos erreurs. Tout le monde a ses défauts, ces petites zones d’ombre et nous pouvons les regarder avec humour et compassion, ils sont notre humanité.
Christophe André : Décider d’être heureux
Christophe André est psychothérapeute, psychiatre et médecin écrivain
Quel bonheur?
Le bonheur est un état de plénitude, agréable et apaisant. Il implique une notion de satiété. Les beaux moments de bonheur sont vécus en conscience et nous nourrissent en profondeur. Nous sommes capables de les auto produire et de les cultiver.
La fragilité du bonheur
«Le plus grand supplice serait d’être seul au paradis» Goethe Les plus grands bonheurs sont ceux qui nous lient les uns aux autres. Ces liens sont aussi fragiles : ils peuvent disparaître.
Conscience du malheur autour de nous
«Comment croire en Dieu alors qu’il y a autant de violence, de mort?» Décider d’être heureux est renoncer à la vie en rose et cultiver un bonheur lucide qui intègre le tragique de la vie humaine, la souffrance du quotidien, le deuil, la violence. Derrière toutes les formes de bonheurs, il y a toutes les formes de souffrances de ce que nous affrontons en tant qu’humain.
Nécessité de se réjouir d’être vivant
«Il y a deux types de fou : ceux qui oublient qu’ils sont en vie et ceux qui ne savent pas qu’ils vont mourir» Quelques que soient les circonstances et sans être dans le déni du tragique de l’existence, n’oublions pas que nous sommes en vie. Le bonheur n’est pas là pour oublier le malheur de la vie, ce n’est pas un écran mais une source d’élan vital pour nous aider à affronter la vie.
À quoi sert le bonheur?
«Le bonheur n’est pas le but mais le moyen de la vie» Paul Claudel Le bonheur nous ouvre au monde là où le malheur nous enferme. Les émotions positives ou négatives nous aident à agir, à prendre conscience de ce qui ne va pas et trouver des réponses.
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