Récit d’une retraite en Birmanie

Shwe Ooh Min est un monastère près de Yangon au Myanmar (Birmanie) dirigé par Sayadaw U Tejaniya. Il s'inscrit dans la tradition des moines de la forêt avec la pratique de la méditation Vipassana.

Récit d’une longue retraite dans le monastère Shwe Oo Min Dhamma Sukka Forest Center, près de Yangon

Shwe Oo Min Vivre dans un monastère en Birmanie - Moine de la forêt
Tradition des moines de la forêt dans un monastère bouddhiste en Birmanie

Le monastère de la forêt

On l’appelle le monastère de la forêt, mais il ne reste que quelques arbres au bout d’une route de terre et de poussière. Venant du Yangon et de son univers de béton, ce qui me frappe en arrivant est le très grand soin accordé aux plantes.

Shwe Ooh Min est un monastère dans la tradition des moines de la forêt en Birmanie
L’allée centrale du monastère Shwe Ooh Min, un centre de retraite bouddhiste en Birmanie, dans la tradition des moines de la forêt, méditation Vipassana

Ambiances du monastère

Ensuite, c’est la sensation de chaleur qui me saisit. Le Myanmar a un climat de type tropical et bien que nous soyons toujours en saison sèche et « fraîche », il fait déjà une trentaine de degrés en février. Avec la chaleur, s’installe la lenteur où les gestes sont économisés.

Ce qui me surprend aussi est que le lieu n’est pas particulièrement silencieux. D’abord il y a un gros chantier de construction à l’intérieur du monastère et l’on méditera souvent avec un bruit de scie circulaire en arrière fond. Et puis nous sommes au cœur d’un village et quand quelqu’un met de la musique, elle hurle sur les hauts parleurs. « Ici, on travaille avec les sons » me dit-on. C’est un parti pris très assumé que j’ai trouvé assez intéressant : nous ne sommes absolument pas dans une bulle déconnectée de la vie.

Les allées de bois sont couvertes et les plantes omniprésentes dans le centre de retraite Bouddhiste en Birmanie dirigé par U Tejaniya.
Les allées de bois sont couvertes et les plantes omniprésentes dans le centre de retraite Bouddhiste en Birmanie dirigé par U Tejaniya.
Les plantes du centre de retraite Bouddhiste pratiquant la méditation Vipassana, en Birmanie
Un grand soin est accordé aux plantes dans le monastère de la forêt en Birmanie

Architecture du monastère de la forêt

Le monastère est traversé par une allée centrale et tout autour s’organisent les espaces de vie : 4 bâtiments pour les femmes et 2 pour les hommes, le hall de méditation, la salle des repas, etc. Ils sont reliés par des passerelles de planches de bois couvertes pour nous protéger des ardeurs du soleil.

Shwe Oo Min Vivre dans un monastère en Birmanie - Salle de méditation
Une nonne en train de méditer. Récit d’une expérience vécue de la vie dans un monastère bouddhiste en Birmanie

Moines, nonnes et retraitants

Nous sommes près de 250, moines et nonnes, retraitants birmans ou étrangers venant de Singapour, Malaisie, Chine, Vietnam et Corée. Une poignée d’occidentaux : US, Angleterre, République tchèque, … je suis la seule française. La plupart des personnes ont déjà une grande pratique de la méditation et viennent en retraite dans ce lieu pour une longue durée qui va de 1 à 6 mois.

Statue de bouddha dans un arbre du monastère Shwe Oo Min Dhamma Sukha, un centre de retraite bouddhiste dans la tradition des moines de la forêt en Birmanie
Bouddha Tree à Shwe Ooh Min Dhamma Sukha, un monastère dans la tradition des moines de la forêt en Birmanie

Espaces sacrés du monastère

En matière d’architecture, si ce monastère là n’a rien de particulier, certains endroits sont sacrés. Il y a par exemple le « bouddha tree ». Ou encore, un espace avec un autel portant des statues de bouddhas, devant lequel les moines viennent chanter tous les jours pour que les statues se chargent et deviennent « vivantes ». C’est un peu le cœur du monastère.

Statue de Bouddha dans le monastère Shwe Oo Min Dhamma Sukha près de Yangon en Birmanie, dirigé par le professeur de méditation Sayadaw U Tejaniya, dans la tradition des moines de la forêt, avec la pratique de la méditation Vipassana.
Le coeur Shwe Ooh Min est un autel avec des statues de Bouddha. Ce monastère près de Yangon au Myanmar (Birmanie) dirigé par Sayadaw U Tejaniya.

Hébergement

Ma chambre dans le monastère Shwe Ooh Min, un centre de retraite bouddhiste en Birmanie, dans la tradition des moines de la forêt, méditation Vipassana
Ma chambre dans le monastère est simple et sans fioriture.

Les chambres sont simples. Je passe la première heure à enlever les toiles d’araignée. Les personnes qui partagent le bâtiment où nous logeons, défilent pour me souhaiter la bienvenue. Elles me donnent aussi quelques conseils. Comment enlever les puces du matelas, comment boucher les trous des fenêtres, pour éviter les moustiques. Il ne faut jamais oublier secouer ses chaussures avant de les enfiler car il y a de petits scorpions. On m’indique les coins qu’il est préférable d’éviter. Parfois, on y voit des serpents venimeux. Du reste, quelqu’un s’est fait piquer le mois dernier… J’ai du avoir l’air un peu ébahie, car la femme qui me racontait cela très tranquillement, m’a dit: « pas de soucis à se faire, nous avons des injections anti venin que nous laisserons à la clinique en partant ».

Shwe Oo Min Vivre dans un monastère en Birmanie - Nonnes
Expérience lors d’une longue retraite de méditation, de la vie dans un monastère bouddhiste en Birmanie

Le quotidien du monastère

On me donne, comme une relique, un petit bout de papier plié, sur lequel est noté un code de wifi.
(Je fais une aparté car c’est une de mes plus grandes surprises en redécouvrant le Myanmar 15 ans après. Ce pays qui n’a pas l’eau potable et où l’électricité saute en permanence, s’est développé en matière de téléphonie mobile de façon incroyablement rapide, depuis l’ouverture du pays. A Yangon, tous ont des smartphones. Même les moines, du plus jeune au plus vieux, que l’on voit penchés sur leurs écrans.)

Donc au monastère, certains jours à certaines heures, il y a un petit filet d’ondes qui passent. L’information se répand alors comme une traînée de poudre. « Wifi is on« . On voit des grappes de gens se regrouper près de l’endroit où le signal est le plus fort. On capte très mal, mais ce moment est assez convivial.

Les journées s’écoulent et se ressemblent. Lisez l’article suivant « une journée au monastère » pour en découvrir le contenu…

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