Leçons de vie et paroles de mourants

Dialogue autour de thèmes essentiels : l'authenticité, l'amour, le deuil, le pouvoir, la culpabilité, la peur, le pardon et les relations

Extraits d’un livre d’Elisabeth Kübler-Ross

Leçons de vie et paroles de mourants - Elisabeth Kübler-Ross
Elisabeth Kübler-Ross est une psychiatre helvético-américaine, pionnière de l’approche des soins palliatifs pour les personnes en fin de vie

L’authenticité

Pureté et limpidité

Etre dans l’authenticité implique une sincérité de cœur absolue, de quitter le rôle que l’on croit devoir jouer pour satisfaire les besoins des autres ou de la société. Regarder sa nature profonde et la porter aux nues. Etre attentif à ce que son cœur émet en faisant taire le mental. Voir avec les yeux du cœur, dans la rencontre avec l’autre, l’être véritable sans les apparences.

L’amour

L’Amour est le contraire de la peur

Il se situe au-delà du comportement, il est l’essence de toute chose, il est don sans attente de retours. L’Amour est présence et compassion. Il est la richesse qui se trouve en nous. Les conditions auxquelles nous soumettons l’amour contrarient fortement notre relation à l’autre. Il ne s’agit pas de rêver à l’âme sœur ou à l’ami parfait. La plénitude que nous recherchons est présente en nous. Si nous sommes focalisés sur nos blessures, nos chagrins, nos trahisons, nous ne pouvons pas ouvrir pas notre cœur.

L’autre

La relation avec l’autre

Une formidable occasion de découvrir des vérités essentielles, notre personnalité profonde, nos peurs, la nature de notre pouvoir et le sens de l’amour authentique.

Quelque soit la relation, il est possible d’apprendre, de grandir, d’aimer et d’être aimé. L’autre est la personne idéale pour travailler intérieurement. Chaque réaction émotive engendrée par l’autre est un service que son âme nous rend par amour pour nous libérer d’un conflit. Chaque rencontre est chargée de sens et porteuse d’un enseignement.

Nous espérons tout de nos relations amoureuses : nous voulons qu’elles nous guérissent de tout. C’est à l’intérieur de nous que réside l’harmonie. On pense toujours que c’est l’autre qui a un problème et qu’il ne sait pas le gérer. En réalité chacun correspond parfaitement à l’autre. Le bonheur ne dépend pas d’une amélioration de la relation. Nous ne pouvons changer l’autre, ce n’est pas notre rôle. Le fait que l’autre ne corresponde pas à nos valeurs ne signifie pas qu’il soit sans valeur. Toute relation est réciproque.

La relation avec l’autre est l’occasion de découvrir nos problèmes et la réalité de notre être. Nous devons partager notre expérience et dire notre vérité mais sans vouloir en retirer un bénéfice quelconque. Ne laissez pas de vieux schémas manipuler votre vie présente. Lorsque l’on renonce à ses attentes illusoires et à ses schémas de comportement, l’amour prend son envol et non dans la direction que nous avons prise car l’amour n’a pas de loi. L’essentiel est de lâcher prise.

Le deuil

Notre condition ici bas tout comme la moindre de nos possessions est éphémère, il est vain de lutter contre l’impermanence. Il est vain de lutter contre le sentiment de perte. La perte (le deuil) fait intrinsèquement partie de la vie.

Le deuil se décline en 5 phases : Le refus, la colère, le marchandage, la dépression, l’acceptation. On ne les vit pas toujours dans ces ordres, parfois on vit une étape plusieurs fois. Il n’y pas de règle, pas de linéarité, ce sont les montagnes russes. Les réactions émotionnelles face à un deuil sont exactement comme elles auraient du être. La seule certitude est que le temps guérit tout.

L’absence suscite en nous des sentiments de tristesse solitude et de vide. Mais le deuil nous apprend aussi quelque chose, il nous grandit et transforme nos vies. La fin d’une relation permet parfois de découvrir qui l’on est en dehors de la relation à l’autre. La perte d’un savoir faire (la vue) permet de mesurer la valeur de ce que l’on a encore.

Le deuil établit des liens puissants entre les êtres. Il permet de nous comprendre les uns les autres. Inconsciemment nous mettons en place des situations qui réveillent nos vieux traumatisme dans le but des les surmonter et de les guérir.

Être

Il existe un grand pouvoir au fond de notre être qui n’a rien à voir avec notre position sociale, ou l’argent. Nous n’avons pas le pouvoir de rendre le gens heureux mais nous avons le pouvoir de construire notre propre bonheur. Nous disposons d’une immense force que nous utilisons peu. Le vrai pouvoir réside dans la connaissance de notre nature profonde et de notre place dans ce monde. Ceux qui ressentent le besoin d’accumuler des biens matériels ont complètement oublié ce qu’ils sont. Notre pouvoir réside dans la prise de conscience de la nécessité de toute chose et de tout être.

Se sentir coupable

La psychologie de la culpabilité s’enracine dans la mauvaise image que l’on a de soi-même, dans l’idée que l’on a commis une faute. C’est un mouvement de colère dirigé contre soi qui se manifeste quand on viole son propre système de croyance.

La plupart du temps cette fausse perception de soi trouve son origine dans notre éducation où l’on nous enferme dans la co-dépendance, une situation où l’on accorde davantage d’importance aux désirs et aux sentiments de l’autre qu’aux siens propres.

On peut aussi se sentir coupable lorsqu’on affirme son indépendance. La culpabilité est stérile et autodestructrice. Ce sentiment fait parti intégrante de l’expérience humaine, il peut être un signal d’alarme pour nous indiquer que nous nous sommes écartés de notre système de croyance, que nous avons dépassé les frontières de notre intégrité morale. Pour se libérer de la culpabilité, il faut mettre ses actes en accord avec ses croyances et ne pas oublier le pouvoir du pardon.

Le temps

Le temps est une donnée relative. L’essentiel est d’être là. Rien n’est plus important que le moment présent.

La peur

La peur est un signal d’alarme indispensable. Elle nous protège. Mais elle est aussi impitoyable, nous paralyse et nous fragilise si nous la laissons agir. La peur est souvent imaginaire.

Nos peurs sont des «porte-parole» de notre âme qui réclame à cor et à cris que nous grandissions et que nous guérissions. La peur est une entrave à la vie : nous passons une grande partie de notre vie à gérer nos angoisses et leurs effets. Elle peut prendre plusieurs formes mais la peur qui sous-tend les autres est celle de la mort.

Il existe deux émotions fondamentales : l’amour ou la peur. La peur est souvent liée au passé ou à l’avenir. Vivre au présent, dans l’amour est notre objectif. La vraie liberté consiste à faire ce que nous redoutons le plus. Allez de l’avant pour trouver la vie. La vie est une aventure audacieuse ou elle n’est rien.

La colère

Etre en colère est une réaction saine. Mais la colère refoulée ne s’évapore pas comme un miracle. Elle se transforme en «travail inachevé» si nous refusons de la gérer. Elle prend de plus en plus d’ampleur jusqu’à ce qu’elle trouve un moyen de s’exprimer, généralement en se trompant de cible. Chaque colère contient une peur sous-jacente.

Le lâcher-prise

A tout moment chacun de nous peut trouver une grande paix intérieure grâce à sa capacité à lâcher prise.

Le lâcher prise est un choix, pas un renoncement qui est le refus de la vie. Souvent nous voulons tout maîtriser, contrôler. Lâcher prise, c’est se détendre, se libérer des schémas mentaux et comportementaux, agir avec confiance et accepter le changement avec souplesse. Le refus d’accepter des situations conter lesquelles nous ne pouvons rien nous épuise, nous dépossède de notre pouvoir et de notre paix intérieure.

Le pardon

Pour vivre pleinement il faut savoir pardonner pour guérir nos blessures.

Nous ne méritions pas ces coups, mais c’est arrivé et nous ne pouvons rien changer. Le problème n’est pas la douleur mais le fait que nous soyons incapable de l’oublier, cela perpétue la souffrance. L’incapacité d’ouvrir son cœur est une prison. Le pardon est un grand «saut» dans l’inconnu. Paradoxalement c’est nous-même qui avons le plus besoin d’être pardonné.

Le bonheur

Le bonheur est un état d’esprit qui n’a pas de rapport avec les circonstances extérieures.

Le bonheur est le but de notre vie. Il ne dépend pas des événements de notre vie (même s’ils nous affectent ce qui est normal) mais de la façon dont nous les percevons. Nous sommes souvent prisonnier du «quand». Nous serons heureux quand nous aurons…

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